vendredi 14 décembre 2007

PETITES ARCHIVES





Statue en bois peint provenant de la chapelle de Notre dame en l'Île, détruite pendant la Révolution Française.









Sculpture sur le haut d'une colonne, à droite de l'autel (Il pourrait bien s'agir d'un portrait symbolique d'une donatrice : Aliénor d'Aquitaine ?)
















SAINT-GEORGES d’OLERON


(On remarquera que le “E” d’Oleron n’est pas accentué ... coquetterie ?
Sur les documents anciens on trouve couramment écrit “Olleron” et c’est ainsi que l’on disait jusque dans les années cinquante encore, sans prononcer le “E”).


(cliquer sur les images pour les agrandir )




PETITES ARCHIVES CONCERNANT SAINT GEORGES ET SON ÉGLISE PRÉSENTÉES PAR MICHEL SAVATIER




Occupation Anglaise: 1152...1453




L’ÉGLISE : Monument Historique ( classée en 1931)




Elle est grande :
La Commune compte 6000 Hectares sur les 18000 de l’île. Ceci jusqu’à la sécession de La Brée ( 1953 ). Actuellement 4655 Hectares.
On ne peut pas dire qu’il s’agit d’une église romane mais son origine est romane. C’est une composition harmonieuse de différents styles qui suivent les modifications du goût selon les époques.
Le grand portail est préroman. D’aucuns prétendent que la rosace date du XIXeme ? ( cette allégation est très probablement une erreur ) ... Apparence d’une ouverture murée dans le pignon ( ancien emplacement d’une cloche ).




“Moi, Agnès de Poitiers, épouse de Geoffroy Martel , Comte d’Anjou, je fais don à l’Abbaye de Vendôme de l’église de St. Georges avec la Chapelle du Château et le quart de l’île.” ... année 1040 ( Plus ancien document concernant l’île ).


LA PLACE DE VERDUN
Zone de protection des monuments historiques ( 500 mètres aux alentours ), avec ses implications.
Autrefois le parvis servait de lieu de réunions. Il a également servi de lieu de supplices.


Cette place est vaste ::


Il s’agit de l’ancien cimetière. Ouverture du nouveau le 26 déc. 1851.


LE BÂTI :


Les maisons bourgeoises ont été bâties après le transfert du cimetière ( la première à droite “mord” sur la façade de l’église). La plupart datent de Napoléon III (1860,1870 ...) C’est l’ère “faste” de St. Georges.


LES HALLES :


Construites en 1864, par Louis Vignal, charpentier à St. Pierre.




LE MONUMENT AUX MORTS :


Initialement placé devant la grande porte de la Mairie. Restauré en 1958 par le sculpteur lui-même, âgé . Déplacé par la municipalité suivante pour être mis à sa place actuelle.


Les GRANDES PIERRES DANS LE SQUARE :


Placées à cet endroit à la suite de la restitution de la “Cuiller à Gargantua” ( monolithe "emprunté" à la commune de St. Pierre, en 1961... Ce sont d’anciens ponceaux.


Le Château Fournier (maison de retraite)
Date de 1877. Bâti par Jules Fournier et Elsida Raoulx, gros propriétaires fonciers, viticulteurs, propriétaires également des chais qui sont devenus la salle des fêtes. Bâtiment-type, choisi d’après un modèle de catalogue. Devenu la Maison de Retraite dans les années 60. Même entrepreneur que la Mairie ( 1893 ). La famille Raoulx demeurait dans la rue de la République: ( Haïti, Cuba ...De Heredia, Pierre Louys, René Doumic,Henri de Régnier font partie de cette famille...) La vinaigrerie a été ouverte par Jules Raoulx, retour de Cuba.


Le Château Briquet
Date de 1881. Choisi sur catalogue. Briquet était éleveur-boucher. La légende dit que Mme Briquet aurait accumulé les pièces d’or pour faire construire.


Le Château Savatier


Rue de la république. Date de 1886. Construit par Ludovic Savatier pour y prendre sa retraite. Médecin en Chef de la Marine. Ancien médecin du Fort Boyard. Ancien Médecin à Pondichéry, puis au Japon (Arsenal de Yokoska) Médecin principal sur la Magicienne (séjours à l’île de Pâques, à Tahiti) Ancien Médecin-chef au Sénégal. Membre du Muséum d’Histoire Naturelle de Paris : Botaniste, auteur de la Flore de l’île de Pâques et de celle du Japon. A droite, maison appartenant à la famille de Jacques Chaban-Delmas.


LA SEIGNEURIE


Voir la maison datée de 1749 dans la rue qui mène au cimetière. Prendre la rue du Pigeonnier. ( Le pigeonnier seigneurial se trouvait au- dessus du porche, il a été enlevé lors de la restauration de la maison de gauche ). Derrière le porche, une ancienne chapelle récemment transformée en maison après avoir été un chai. Les cheminées Renaissance de ce qui était probablement la maison seigneuriale. Traces du portail. Puits ( date incomplète). Plan incliné de l’ancienne chapelle. témoin du temps où elle était devenue un chai.

*



Saint Georges d’Oleron
*


L’église de saint-Georges doit être considérée comme faisant partie d’un ensemble de bâtiments, constituant un Prieuré. C’était probablement une véritable petite “cité religieuse”. On en aura une idée si l’on considère que les maisons construites autour des deux places n’ont été construites qu’au XIXeme Siècle : La place et le jardin public actuels ont été aménagés sur l’emplacement de l’ancien cimetière. On passera sous les porches du quartier de la Seigneurie et l’on trouvera des traces de nombreux bâtiments de l’ancien Prieuré, malheureusement très mal conservées. D’autres bâtiments ont été vendus au titre des biens nationaux et détruits ( Le four banal se situait à l’emplacement de la grande maison en pierres de taille qui borde la rue de la République face au square aménagé sur le jardin du Curé, le Presbytère se trouvant à l’emplacement de l’Office du Tourisme;
Le Prieuré de St. Georges avait droit de Seigneurie et levait les taxes, charges et impôts sur un territoire qui s’étendait sur le quart de l’île d’Oléron. Les revenus provenaient de la récolte du sel, de celle du blé et de celle de la vigne. Il dépendait de l’Abbaye de Vendôme(Loir et Cher) et retransmettait ses bénéfices à celle-ci.


Cette statue de Saint Georges fait partie d'une collection italienne


“ Moi, Agnès de Poitiers, je donne au Monastère de la Trinité de Vendôme, dans l’île d’Oleron, l’église de Saint Georges, avec le quart de l’ile d’Oleron et la Chapelle Sainte-Marie du Castrum ( c’est à dire du Château d’Oléron).
Acte dressé en l’an 1040, le jour de la dédicace de l’église de saint-Georges.


HISTOIRE
de L’église
*
XIeme SIÈCLE :

PREMIÈRE MOITIÉ DU XIeme siècle :
Construction de l’église primitive de St. Georges. Certains pensent qu’elle était fortifiée, rien ne permet de l’affirmer, ni dans les traces ni dans les textes. On peut penser qu’il s’agissait d’une église romane complète, en forme de croix latine, avec un clocher. L’examen des traces laissées dans les murs permet cette supposition,( qui reste une supposition).

SECONDE MOITIÉ DU XIeme Siècle
De 1086 à 1096 Éble de Chatellaillon conteste la propriété de l’église et de ses revenus à l’Abbaye de Vendôme à laquelle Agnès de Poitiers en a fait don. Le conflit est tranché par le Pape en faveur de Vendôme.

XIIeme SIÈCLE :
Siècle d’Aliènor d’Aquitaine:
Construction de la partie la plus haute de l’église en style roman. L’église est probablement en forme de croix latine. Il y a certainement un clocher. Les traces montrent bien que les arcs étaient en pleins cintres.


XIVeme SIÈCLE:
Assez curieusement on trouve aux archives nationales
une mention d’une seule ligne par laquelle le Roi Philippe VI de Valois, en 1348, “donne congé” de fortifier Saint Georges, dans l’île d’Oleron.( manuscrit n°273 de Vendôme,f.xxxr°,R)
En 1385 le “droit de naufrage” à “Follerot”est reconnu au bénéfice du Prieuré ( Il s'agit, ni plus ni moins du droit de pillage des épaves ! ).
Au mois de juin 1347, Philippe, Roi de France confirme les décisions de 1146, prises par Louis , Roi de France, et place à nouveau le territoire de St. Georges, en Oleron, sous la spéciale sauvegarde de la Couronne de France.


XVeme SIÈCLE :
En 1483, ily a au prieuré, en tout et pour tout 4 religieux (3 et le sollacier) et un prévôt. Les bâtiments comportent deux maisons seigneuriales, la prévôté, la prison, des annexes, granges et écuries et un bâtiment aux Boulassiers, village côtier proche de La Brée.




XVIeme SIÈCLE :
C’est le siècle des guerres de religions:
Saccages et mutilations de l’église en 1548, 1557,1561,1568,1584, 1621.
( Pour mémoire : prise de La Rochelle par Richelieu en 1627-28).
Le 30 avril 1579 le Sieur de Rabayne achète "Chaucre-Le-Neuf", avec droit de Baronnie. Il est propriétaire de Chéray et de près à La Brée.
12décembre 1547 (archives du Loir et Cher et archives de la Charente Mme. G253). Déclaration et dénombrement du temporel du prieuré de St. Georges, donné au Roi : Terres, maisons “treuils”, moulins, rentes sur le blé et la vigne,salines ... mais par contre charges et rentes à payer aux supérieurs, au Sénéchal, au prévost ...


XVIIeme SIÈCLE :
Entre 1606 et 1618, reconstruction de l’église grâce à un don du Prieur de La Rochelle. Rehaussement de la nef et des voûtes de la partie la plus haute. L’église prend sa forme actuelle. Dans les bas-côtés, deux voûtes sont en pierre, les autres sont construites en bois par les charpentiers de marine venant de Brouage. Agrandissement des chapelles latérales. Restauration
( en style Renaissance ) du portail Sud ( qui devait initialement être de style roman. ( traces ).




XVIIIeme SIÈCLE :
Les revenus du Prieuré de St. Georges sont donnés à bail à Jacques Joly, violon ordinaire du Roi en 1717. par décret du Roi, le 26 août 1741 ( archives du Loir et Cher ), le Prieuré et l’église de St. Georges sont donnés à Saint Gratien de Tours, pour l’aider à se relever des dégâts commis par les inondations de la Loire. En 1754, baptême de la cloche. le 20février 1783 (archives du Loir et Cher) L’Évêque de Soissons, Abbé-Cardinal de l’Abbaye de Vendôme donne à bail au Sieur de la Jaille, fermier sortant, pour 13000 livres, le tiers lui appartenant du revenu de la Seigneurie de St. Georges d’Oleron. Laïcisation pendant la Révolution. Vente des Biens Nationaux. L’église elle-même ne souffre pas dans ses oeuvres vives.Elle sert d’abord de lieu de réunions du comité révolutionnaire, puis elle est utilisée comme grange.

jeudi 13 décembre 2007

SAINT GEORGES D'OLÉRON ÉGLISE

XIXeme SIÈCLE :

Samuel Saint-Médard, prêtre, a émigré en Espagne, puis en Angleterre. Il réouvre l'église de st. Georges après l'avènement de Napoléon. Il est nommé Évêque de Tournai par Napoléon au titre du Concordat, mais non installé par le chapitre de cette ville, il revient en 1814 et il est nommé Vicaire Général du Diocèse de La Rochelle.
Construction du campanile actuel en 1886. Construction d’une sacristie derrière le mur Est de l’église. Pose d’enduits de plâtre sur tous les murs (ils vont se déliter et devenir boueux ). Pose de plusieurs statues de goût Saint-Sulpicien, offertes par les paroissiens. Remblai du sol de la nef jusqu’à hauteur du sol du choeur (jusqu’à la plus haute marche de l’escalier du grand portail Ouest) ... Les deux grandes fenêtres de droite ( baies à nervures) sont bouchées et disparaissent sous les plâtres, la porte Sud de la nef disparaît également ainsi que la porte Nord de la nef.

Ouverture de l’oculus de la chapelle de gauche (au-dessus du rétable). Construction d’énormes contreforts extérieurs pour lutter contre la tendance des murs à l’ouverture ( et donc alourdissement de l’aspect extérieur).
Au total, l’église est défigurée. Notons le cadran solaire , La maquette du bateau La Louise, et la figure de proue représentant Ste. Barbe, qui datent de cette époque. Les peintures des nervures de voûtes sont réalisées par un artiste local.





XVIIeme SIÈCLE :
Entre 1606 et 1618, reconstruction de l’église grâce à un don du Prieur de La Rochelle. Rehaussement de la nef et des voûtes de la partie la plus haute. L’église prend sa forme actuelle. Dans les bas-côtés, deux voûtes sont en pierre, les autres sont construites en bois par les charpentiers de marine venant de Brouage. Agrandissement des chapelles latérales. Restauration 
( en style Renaissance ) du portail Sud ( qui devait initialement être de style roman. ( traces ).




XVIIIeme SIÈCLE :
Les revenus du Prieuré de St. Georges sont donnés à bail à Jacques Joly, violon ordinaire du Roi en 1717. par décret du Roi, le 26 août 1741 ( archives du Loir et Cher ), le Prieuré et l’église de St. Georges sont donnés à Saint Gratien de Tours, pour l’aider à se relever des dégâts commis par les inondations de la Loire. En 1754, baptême de la cloche. le 20février 1783 (archives du Loir et Cher) L’Évêque de Soissons, Abbé-Cardinal de l’Abbaye de Vendôme donne à bail au Sieur de la Jaille, fermier sortant, pour 13000 livres, le tiers lui appartenant du revenu de la Seigneurie de St. Georges d’Oleron. Laïcisation pendant la Révolution. Vente des Biens Nationaux. L’église elle-même ne souffre pas dans ses oeuvres vives.Elle sert d’abord de lieu de réunions du comité révolutionnaire, puis elle est utilisée comme grange.

JEUDI 13 DÉCEMBRE 2007

XIXeme SIÈCLE :

Samuel Saint-Médard, prêtre, a émigré en Espagne, puis en Angleterre. Il réouvre l'église de st. Georges après l'avènement de Napoléon. Il est nommé Évêque de Tournai par Napoléon au titre du Concordat, mais non installé par le chapitre de cette ville, il revient en 1814 et il est nommé Vicaire Général du Diocèse de La Rochelle.
Construction du campanile actuel en 1886. Construction d’une sacristie derrière le mur Est de l’église. Pose d’enduits de plâtre sur tous les murs (ils vont se déliter et devenir boueux ). Pose de plusieurs statues de goût Saint-Sulpicien, offertes par les paroissiens. Remblai du sol de la nef jusqu’à hauteur du sol du choeur (jusqu’à la plus haute marche de l’escalier du grand portail Ouest) ... Les deux grandes fenêtres de droite ( baies à nervures) sont bouchées et disparaissent sous les plâtres, la porte Sud de la nef disparaît également ainsi que la porte Nord de la nef.


Ouverture de l’oculus de la chapelle de gauche (au-dessus du rétable). Construction d’énormes contreforts extérieurs pour lutter contre la tendance des murs à l’ouverture ( et donc alourdissement de l’aspect extérieur).
Au total, l’église est défigurée. Notons le cadran solaire , La maquette du bateau La Louise, et la figure de proue représentant Ste. Barbe, qui datent de cette époque. Les peintures des nervures de voûtes sont réalisées par un artiste local.



XXeme SIÈCLE :


A partir de 1960 débute la “grande restauration”, à l’initiative de la Municipalité dirigée par Lucien Savatier.Elle sera poursuivie jusqu’en 1968 sous la conduite de l’architecte des bâtiments de France. Le Curé étant Tugdual Rawl. L’église est classée Monument Historique depuis 1931.
Le gros oeuvre est entièrement revu et consolidé. Les contreforts extérieurs retrouvent leur aspect originel. Le pignon Est est rebâti. Les deux larges fenêtres de droite, qui étaient murées, sont réouvertes ornées de nervures neuves. La petite porte du mur Sud de la nef est réouverte. Le plâtre qui engluait les murs intérieurs est enlevé pour faire réapparaître la pierre de taille. Le sol de la nef retrouve son niveau initial. La voûte de cette même nef est refaite en briques suspendues, enduites.
Celles du transept et du choeur sont refaites en bois. Les dallages sont refaits à neuf. Les toitures sont rétablies après remplacement des poutres et des chevrons largement attaqués par les termites. Aux fenêtres sont installés de nouveaux vitraux. Le baptistère est transformé en sacristie après destruction des petits bâtiments qui en faisaient office. Un trottoir en pierres taillées est réalisé tout autour de l’édifice.Le dimanche 1er septembre 1968 a lieu la consécration de l’autel en présence de Mg. Verdet, Evêque de La Rochelle et Saintes.
En décembre 1999 la tempête endommage la toiture et le campanile.
XXIeme; SIÈCLE :



À peine l’an 2000 s’annonçait-il que des fissures s’étant produites dans la voûte de la nef, celle-ci dÛt être fermée au public. Elle le resta pendant trois ans. Il fallut déposer les poutres en béton, trop lourdes pour le gros-oeuvre, abattre la voûte en briques suspendues dont les suspentes avaient rouillé et cassé à cause de l’humidité. La voûte, refaite en bois, comme en 1848, et la toiture revue, la nef a été réouverte à l’orée de l’été 2003 et l’église de St. Georges a pris son aspect actuel, dépouillé, un peu austèe, mais pur, et chargé d’autant de spiritualité que d’histoire.

SOURCES :


On a profité des travaux de Monsieur Arnaud, de St. Georges d’Oleron, de ceux du Dr. Pelletier, également de St. Georges. On a utilisé les données de l’Abbé Béliard, les écrits de l’Abbé Tugdual Rawl, les données des archives Nationales de France ( par l’intermédiaire du site Histoire-Passion, sur Internet ) On a eu accès au Cartulaire de l’Abbaye de Vendôme et aux archives historiques de la Saintonge et de l’Aunis. On a consulté les annales des sociétés savantes et le Coûtumier de l’Ile d’Oleron. On a utilisé les travaux de M. Desgraves. On a consulté les publications de l’Office du Tourisme de St. Georges d’Oleron.
On a surtout beaucoup observé l’église, ses pierres, ses “blessures”, ses “coutures”, ses sculptures :


L’observation des murs et des voûtes, intérieurement et extérieurement, est des plus instructives quand on utilise une bonne paire de jumelles. Il faut surtout se débarasser de tout à priori et ne recevoir pour véritable que ce qui est attesté :


Ainsi, à ceux qui prétendent que le grand portail de l’église est ornée d’algues marines, on répondra : “Montrez-les moi”. Pour l’instant il faut répondre la même chose à ceux qui parlent de souterrains.


UN GRAND MERCI A TOUS CEUX QUI ONT, D’UNE FACON OU D’UNE AUTRE PARTICIPÉ
AU SAUVETAGE ET A LA MISE EN VALEUR DE CET ÉDIFICE.



Façade ouest en 1960 ( avant la grande restauration)





Façade sud après restauration
ÉGLISE DE SAINT-GEORGES


ÉTAT ACTUEL




FACADE Ouest de l’église :
Le portail est roman (pré-roman, même), à cintre légèrement “pincé”. Deux baies aveugles. Quatre colonnes dont trois ornées de têtes. Corniche sans modillons. Large oculus ((rosace ) que certains prétendent tardif, mais on peut en douter fortement.




Au faîte du portail une tête ( de femme?) dont la figuration est indéterminée. Les murs de cette partie (nef de l’église ) ont été surhaussés au XIXeme siècle : ( 1848 ) (certains prétendent qu’il existait à l’origine un chemin de ronde, rien ne vient évoquer cette présence)
Le pignon devait exister avant ce surhaussement ( Il y en avait un, également au-dessus de la porte Sud, les anciennes photos le prouvent). Dans ce pignon, on remarque une ouverture carrée qui a été murée. Dans cette ouverture était fixée une cloche
( Les traces des cordes sont visibles à l’intérieur ). Mais comme la voûte était alors plus basse ( à hauteur de la corniche ), la cloche était à l’air libre.
Les chapitaux du portail sont ornés de griffons, d’oiseaux, de feuillages, très abîmés. A gauche, à la naissance du cintre supérieur, on identifie très bien une lionne dont les mamelles sont gonflées ( la lionne allaitant est le symbole du péché nourrissant le péché).



FACADE sud de l’église :


Le bras de transept droit est visiblement aussi ancien que la nef (XIeme siècle). Le portail actuel semble être une reconstruction malhabile d’une partie écroulée : à l’emplacement de cette porte de style Renaissance on distingue des traces qui semblent les restes d’un portail en plein cintre. Le pignon a été supprimé. La sacristie actuelle, postérieure à l’ensemble, était le baptistère jusqu’en 1962. A l’extérieur, sous la corniche ouest du transept droit, modillons dont certains sculptés : Une tortue, un aigle, un griffon. Sous la corniche de la nef, a l’extrémité gauche deux modillons intéressants : un glouton en train d’avaler un damné et une représentation (de St. Georges ?) d’un chevalier armé terrassant un dragon qui lui mord la jambe
( cette scuplture devrait logiquement être antérieure à l’occupation anglaise ...)
On remarque aisément, à la couleur des pierres les traces des énormes contreforts qui avaient été construits au XIXeme. et qui ont été supprimés au cours de la “grande restauration” des années 1960.
De même la petite porte romane avait été bouchée et on l’a redécouverte en 1959.
Après la sacristie, traces de bâtiments anciennement accolés à l’église. Trace d’une porte murée donnant sur la sacristie actuelle. Cadran solaire signé “Abbé Chaumeil et daté du XIXeme. On rappellera les grandes épidémies de choléra en 1849 et 1854.

6- Façade Est:


On s’aperçoit que le pignon a été rebâti récemment : Il s’était écroulé pendant la “grande restauration”. La sacristie, depuis le XIXeme. était accolée à l’extérieur de l’église, sous les baies vitrées. Elle communiquait avec l’intérieur de l’église par deux portes qui ont été bouchées. L’appareillage est en moëllons. La grande fenêtre de gauche (ainsi que celle qui lui correspond sur la façade sud ) avait été bouchée en 1848 et, quand la restauration a commencé, en 1959, on ignorait leur existence. Elles ont été réouvertes et leurs nervures sont nouvelles.
On remarque que la nef est encadrée par des “bas-côtés” qui ne sont pas de la même époque ; Leurs appareillages sont différents. On est fondé à penser que seule la partie centrale existait à l’origine, ce que confirme l’histoire de l’église : La partie centrale correspond aux constructions faites sous Aliènor d’Aquitaine, les bas-côtés ont été ajoutés au XVIIeme siècle.

FACADE Nord :


Visiblement, le bas-côté nord a été construit en deux fois ( hauteurs différentes des toitures ). On peut penser à un agrandissement ou à une restauration suivant une destruction ...
Des modillons, dont certains sont sculptés : Deux têtes humaines et une tête d’animal (loup?). Tour d’escalier gothique, percée d’une ouverture étroite.
Traces d’un arc en plein cintre à la base de la tour, sur le mur de l’église ). “Meurtrières”. Frise horizontale qui reste à étudier et où semblent figurer un homme, tiraillé entre deux animaux qui pourraient être un dogue et un cochon ? Reprises de maçonnerie en petit appareil ... La tour d’escalier était probablement, à l’origine, accolée à un clocher qui se serait situé à la croisée des transepts, lequel se serait écroulé ou aurait été détruit ( pendant les guerres de religions ?)
Des exemples de ce genre d’escalier, accolé à un clocher existent en Charente et Poitou. ( voir le site ART ROMAN sur internet).
De la rue du Pigeonnier on peut voir des restes de maçonnerie que l’on peut imaginer être les restes du clocher, jouxtant le pyramidon. Le portique qui supporte la cloche actuellement date certainement du XIXeme. Il a dû être construit au moment où l’on a muré l’ouverture de la façade ouest pour déménager la cloche.
Une petite salle a été construite en 2006 au fond de l’espace situé derrière la grille. Elle donne dans l’église par une petite porte romane qui était murée jusqu’à cette date.


LES COMBLES:


Ils sont dangereux et inintéressants. On remarque dans le haut des murs deux modillons curieusement tournés vers l’intérieur ( donc invisibles) qui représentent des têtes d’hommes assez grossières et très abîmées car elles sont sculptées dans des pierres calcaires tendres.

Baptême de la cloche actuellement en place


( D’après une recherche effectuée par le Dr. Pelletier aux Archives de l’Evéché.)


“ Le 6 Janvier 1886, la bénédiction de la cloche de l’église de St. Georges fut présidée par le Vicaire Général Grasillon.
Il y eut d’abord une distribution de dragées aux enfants par Melles. Estelle Raoulx, Jeanne Fournier,Antoinette et Amélie Biseuil.
Le parrain était le Dr. Ludovic Savatier. La marraine était Mme. Raoulx (née Léocadie de Hérédia )..
Un banquet suivit en présence des autorités municipales des membres de la “fabrique” du clergé local et du Vicaire Général.


On notera également :


Le 13.11.1885, le Conseil Municipal vote l’achat de la nouvelle cloche, l’ancienne présentant une fêlure. Une somme de 1500francs est votée.
“En fait, il semble que la contribution de la Commune se soit limitée à une subvention de 200francs, le reste étant payé par la Fabrique”


Inscriptions relevées sur la cloche de l’église de St. Georges en 2006 :


Face au Sud : Salmon
Savatier


Face au Nord: Léocadie


( M. Daniel Dodin nous a dit avoir relevé une inscription que nous n’avons pas vérifiée et qui mentionnerait : “Je m’appelle Louise et je pèse ...Kilos” -Dans ce cas, on fait remarquer que la fille aînée du Dr. Ludovic Savatier s’appelait Louise, elle épousera Aubin Raoulx. ).


Sur une pierre de taille, en haut de l’escalier, une inscription très nette mentionne que la cloche est tombée en 1945.On dit qu’elle serait tombée alors qu’on sonnait le carillon pour annoncer la fin de la guerre et la victoire;
*

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INSCRIPTIONS RELEVÉES SUR L'ANCIENNE CLOCHE DE SAINT GEORGES, BAPTISÉE EN 1754 :


Saint Georges d'Oleron : inscriptions de l'ancienne cloche refondue en 1885 -




SOLI DEO AD HONOREM Sti GEORGII; HAEC NATALEM HOMINUM HAEC MORTEM DIVULGAT HAEC AD PRECES ET AD SACRIFICIA VOCAT. NOMEN HABET LA MARIE-JEANNE QUOD A J;B; DUVIVIER DESLANDES ET Ma + EI DONATUM EST; ANNO Di 1754 HINRICO
Jo DE BOURDEILLE VINDOCINI ABBATE CARDINALI ANio DUBOIS DE LA ROCHETTE EQUITE MELITENSI HUSJUSCE
PAROC SPIRITUALI NECNON TEMPORALI DOo EPISCQ. BENEFACTORIBUS; J; E; JOSO BOILEVE RECTORE CAo No GERMAIN GEOd SAINT MEDARD OEDITUS - FAIT PAR MOI PIERRE GERVAIS LA ROCHELLE.


(Henri-Joseph-Claude de boourdeille, né dans le Diocèse de Saintes le 7 décembre 1720, sacré Évêque de Tulle le 12 décembre 1762. En 1765 il fut trnsféré au siège de Soissons.)
(L'ancien prieuré de St. Georges était uni à la mense capitulaire de Tours pour les deux tiers de ses revenus, l'autre tiers appartenant à l'Abbaye de la Sainte Trinité de vendôme.)
( Antoine Du Bois de la Rochette, Chevalier de Malte, Seigneur-prieur commanditaire du Prieuré de St. Georges d'Oleron.)




ON NOTERA LE NOM DE CETTE CLOCHE : MARIE-JEANNE




( Recueil de la Commission Arts et monuments Historiques de la Charente inf. et Société d'Archéologie de Saintes. Tome XV de la collection).

mercredi 12 décembre 2007


L’INTERIEUR DE L’ÉGLISE



Figure de proue du XVIIIeme siècle représentant Ste. Barbe


Entrons par le portail Renaissance qui, du côté Sud, fait face à l’entrée du presbytère ( face au “jardin des vicaires” ).


Nous pénétrons dans l’église par le transept gauche. Ce bras de transept est roman, contemporain de la nef (à l’exclusion du portail lui-même, remanié assez maladroitement, nous l'avons dit).
Le mur qui est à notre gauche est percé de fenêtres en pleins cintres, dont la dernière à droite a été rétrécie et se trouve suivie par une trace d’arc en plein cintre également ( une ouverture bouchée ?).


De l’autre côté, une fenêtre obturée devant laquelle est placée une figure de proue représentant Ste. Barbe, d’époque XIXeme. Le baptistère actuellement transformé en sacristie est récent, d’ailleurs ses portes sont d’un style différent.



La croisée de transept :


Quand on est placé dans la croisée de transept, on peut voir des arcs en pleins cintres dans la maçonnerie des piliers du choeur ( probablement des
restes de l’église romane du XIIeme. siècle. )
Les nervures des voûtes sont en pierre ou ont un départ en pierre. Elles se prolongent en bois.
Le sol de la croisée de transepts et celui du choeur sont surélevés par rapport à celui de la nef.
Utilisation de l’ogive.

La nef :



Une porte réouverte en 1960, côté Sud. Une autre côté Nord, réouverte en 2006 et donnant sur une petite salle récente. Ces deux portes sont romanes.
Dans le mur Sud, sur le côté droit une curieuse “meurtrière”.






Sur la pierre de l’oculus (rosace) des traces de manipulation des cordes d’une cloche. Au-dessus, ouverture carrée obturée, correspondant à ce que l’on peut observer de l’extérieur et qui était une ouverture contenant une cloche, installée dans le pignon, existant avant la surélévation de la voûte de la nef, au XIXeme.
La voûte, à l’évidence romane à l’origine a un départ en pierre. Sa courbure indique qu’il y avait à l’origine une voûte en berceau, devenue ogivale lors d’une restauration. Refaite en 1960 en briques suspendues, trop lourdes et mal conçue, elle été refaite en bois en 2001.

Le choeur :

Les piliers sont gros. On constate qu’il y a dans la maçonnerie des traces de voûtes en pleins cintres
L’un de arcs est outrepassé ( influence mozarabe ?). Les voûtes sont ogivales à nervures. Leur point de départ est en pierre. Elles se continuent en bois. (Voûtes initiales romanes, en pierre, correspondant aux constructions du XIIeme siècle ?) Les voûtes en bois ont été construites au XVIIeme. pendant les reconstructions qui ont suivi les guerres de religions.
La grande fenêtre ouverte sur le mur de droite était obturée (depuis 1848 ,) de même que celle qui lui correspond sur le mur Est. Toutes les deux ont été réouvertes dans les années 60.

Les colonnes des fenêtres centrales(derrière l’autel) sont toutes simples mais celle de droite présente une sculpture qui est la seule représentation d’une figure humaine dans l’église ( à l’exception d’un petit angelot sur le mur Sud) ... On peut supposer qu’il s’agit de la représentation du visage d’une donatrice ...
Et comme la donatrice, lors de la construction de cette partie de l’église était Aliénor d’Aquitaine ..!
Dans la chapelle de gauche, vitrail à demi caché par le rétable,( qui est une représentation de la légende du Viking )- Le rétable renaissance provient de la chapelle qui existait au village de L’Ile, détruite lors de la Révolution.

Dans la chapelle de gauche, statue en bois de Notre Dame-En-L’Ile, qui provient elle-aussi de la chapelle de L’Ile.
A gauche de la petite porte (mur Nord) se trouvait un puits, qui a été recouvert lors de la grande restauration. On parle de souterrains, mais leur existence n’est pas attestée.
On peut penser que les deux murets situés de part et d’aute del’autel sont en fait les restes des murs extérieurs. L’église d’Aliénor d’Aquitaine étant constituée seulement de la nef et, dans le prolongement, d’une partie plus haute, mais de même largeur, laquelle aurait été élargie par la suite (XVIIeme?) par abattage des murs, ou de ce qu’il en restait, ce qu’autorisait l’utilisation de l’ogive.

Ce serait à ce moment-là qu’on aurait élevé les deux chapelles latérales ( pour jouer le rôle de contreforts ou tout simplement pour agrandir l’édifice ). Le clocher aurait pu initialement s’appuyer sur les quatre premiers piliers. Remarquer que les piliers ne sont pas tous alignés, ce qui trahit des remaniements....Mais combien de fois l’église a-t-elle été mutilée au cours des âges ?

ALIÉNOR D'AQUITAINE BIENFAITRICE DU PRIEURÉ DE St;GEORGES


ALIENOR d’ AQUITAINE

-Duchesse d’AQUITAINE ET DE GASCOGNE,
( de Guyenne) COMTESSE DE POITOU. 1122_1204.
*
-Épouse Louis VII en 1137; Il avait 16 ans, elle, entre 13 et 15. Son père venait de mourir. Elle n’avait pas de frère. Elle n’avait qu’une sœur qu’il maria à Raoul de Vermandois, cousin de son père. Aliénor héritait du comté de Poitiers et du duché d’Aquitaine. Par son mariage, Louis devenait chef de la Maison d’Aquitaine.

- Violée par Geoffroy Plantagenêt, Comte d’Anjou.

-Aliénor tarda d’enfanter. Une fille en 1145, une autre en 1149.

- Deuxième Croisade (Que s’est-il vraiment passé?)

En 1171, un moine de St. Germain-des-Près, historien officiel,écrit l’Éloge du Roi très Glorieux. Il explique:
- Lien de consanguinité au 4eme degré.
-Absence d’héritier mâle, d’où risque de luttes de prétendants.
*
-Liaison, à Paris,avec Geoffroy d’Anjou, et à Antioche avec Raymond d’Antioche, oncle d’Aliénor ?
-Les historiens sont sévères pour Aliénor: “Elle fut adultère...avec Henri d’Angleterre pour partenaire...Alors que son père, Geoffroy d’Anjou avait “usé” d’Aliénor et avait expressément interdit à son fils, Henri de la toucher, pour cette raison.

-Aliénor se plaignait d’avoir épousé “Un moine”.

-En 1149, Louis VII et Aliénor vont voir le Pape Eugène III, à Rome, au retour de Croisade. Il refuse le divorce et interdit que l’on parle de consanguinité. Il les fait coucher dans le même lit. Il faut savoir que la fornication est un motif de séparation, mais que celle-ci ne fait l’affaire ni de Louis VII(qui veut s’assurer une descendance légitime), ni d’Aliénor car la séparation pour “fornication” entraîne l’interdiction de se remarier et le risque de la ‘honte”. La séparation pour inceste, elle, permet le remariage. Louis VII repart pour Jérusalem, Aliénor refuse de le suivre.

-En 1154, Henri, Duc de Normandie et Comte d’Anjou, devient Roi d’Angleterre.

-En 1157, après une réunion ,à Beaugency, en mars 1152, qui rassemble les 4 Archevêques ayant autorité sur les territoires de chacun des deux époux et des “Grands et des Barons du Royaume de France, le DIVORCE est “célébré”.

-Trois semaines plus tard, Aliénor épousait Henri,
“ après avoir échappé d’abord au Comte de Blois qui la guettait et à Geoffroy Plantagenêt, frère d’Henri”

-” Quand il devint père avec la naissance de Philippe ( Philippe-Auguste), Louis VII en était à sa troisième femme. De son second mariage avec la fille de l’Empereur d’Espagne, il eut une fille, qu’il “allia” aussitôt au fils de Henri et d’Aliénor”...Tant qu’aux deux filles qu’il avait eues avec Aliénor, il avait marié la première (8ans) au Comte de Troyes et la seconde ( 3ans ! ) au Comte de Blois (“se consolant ainsi d’avoir manqué la mère”)
*
Littérature

- Il faut rappeler Guillaume IX, protecteur des arts et des lettres,le grand-père d’Aliénor, entouré d’une cour fastueuse,
_ Le Jeu de L'Amour, mis à la mode par Aliénor en la cour de Poitiers.
*
- Henri II et Aliénor eurent cinq fils :Guillaume Plantagenêt, Henri, marié à la fille née du mariage entre Louis VII et la fille de l’Empereur d’Espagne, Richard (Coeur-de-Lion ) Geoffroy de Bretagne, et Jean ( Sans-Terre et trois filles : Mathilde,Aliénor,et Jeanne.

- Après l’assassinat de l’archevêque de Canterbury, les fils se révoltèrent contre leur père. Aliénor soutint ses fils, Richard-Coeur-de- Lion et Jean-sans-Terre. Henri II la fit saisir et la maintint captive pendant plus de quinze ans.

- Elle soutint son fils Richard contre son frère Jean et durant la captivité de Richard ( par l’Empereur d’Autriche, au retour de Croisade ), galvanisa la résistance anglaise contre Philippe-Auguste. Soutint la candidature de Jean-sans-Terre après la mort de Richard. A 80 ans, fit le voyage d’Espagne pour assister au mariage de sa petite-fille, Blanche de Castille avec le futur Louis VIII.

-Elle fut très influente et répandit la poésie courtoise des troubadours en France et en Angleterre.

- Protection accordée aux Oleronnais. Présence attestée au Château d’Oleron mais non attestée à Saint-Georges dont elle soutint le Prieuré et fit rénover et agrandir l’église.

- Enterrée avec ses deux fils dans l’Abbaye de Fontevrault où elle s’était retirée.

mardi 11 décembre 2007


STATUE DE NOTRE-DAME-EN-l'ILE. ( BOIS PEINT - XVIII eme)
LA LÉGENDE DU VIKING

Cette légende concerne la chapelle qui a existé au village de l’Ile ( qui devrait s’appeler Notre-Dame-En l’Ile ). Elle concerne aussi la statue en bois peint de la Vierge, qui se trouve maintenant dans la chapelle de droite de l’église de saint Georges, magnifique statue par ailleurs.

La légende raconte qu’un navire normand, on ne dit pas en quelle année ni même en quel siècle, aurait été poussé par la tempête sur la côte d’oleron, près des Boulassiers ( à la pointe, dite “des Normands”.

Le chef normand aurait prié la Vierge Marie et aurait fait un voeu en bandant son arc :

-” Là où ma flêche tombera, chapelle de Notre-Dame il y aura” aurait-il dit.

L’équipage aurait effectivement été sauvé et le Normand accomplit son voeu. Il fit bâtir une chapelle à l’emplacement du village de l’Ile.

Cette chapelle, ornée de la figure de proue du navire normand, qui serait la statue actuellement visible dans l’église de St. Georges a été détruite pendant la Révolution Française. La statue aurait été jetée dans un fossé. Récupérée, elle avait perdu la main gauche car le bois avait pourri. Réparée, elle aurait été amenée à St.Georges. Elle est classée.

La légende est belle mais, outre que l’on voit mal un chef Normand prier la Vierge, la statue date fort évidemment d’une époque beaucoup plus récente (18eme ?) et de plus, elle n’est pas du tout une figure de proue. Néanmoins, cette statue est vénérée.
Par ailleurs, le rétable de la chapelle de gauche viendrait bien, lui aussi, de la chapelle du village de l’Ile et aurait été mis à l’abri par des paroissiens pendant la Révolution. Il est de style Renaissance. Il est classé.

D’autres chapelles ont été détruites, à Chaucre, à Chéray, à Rabaine, Sauzelle, Bois-Fleury et La Brée.


(Extraits de la communication faite à la Société de géographie de Rochefort le 25 juin 1960 par M. André Baudrit d’après les documents des Archives nationales)

D.III-43. Ch.Inf. Pièces 68à124.

RÉVOLUTION FRANCAISE

HISTOIRE DE BRUNEAU

A St. Georges, fin 1793, début 1794. C'est le temps de la Terreur Rouge. Oleron s'appelle l'île de la Liberté. La commune s’appelle “L’Unité”. Déchristianisation ...(10 Novembre 1793, fête de la Raison et de la Liberté à N.D. de Paris).
Les prêtres doivent prêter serment à la Constitution.

ARCHIVES NATIONALES :

20 novembre 1793 - Le Curé Gaboriaud se démet de ses fonctions ecclésiastiques et accepte de se joindre aux deux officiers municipaux chargés de ramasser tout ce qui existe dans l’église de St. Georges et dans les chapelles qui en
dépendent.

La Cité de l’Unité élit Joseph Moquay et Jean-Baptiste Bruneau pour assurer cette corvée.

21 Novembre- On vide les chapelles de Sauzelle, de La Brée, Notre-Dame-en-L’île et Chéray.

22 Novembre- On dépouille l’église de St. Georges. Tout a été transporté à la maison commune : Trop de choses pour en faire l’inventaire. Tout sera vendu aux enchères publiques.

“Deux calices et leurs patènes, un ciboire, une custode, une grande croix en cuivre soufflé et en argent, quatre troncs contenant 64 livres cinq sols. Du linge en énorme quantité, dix nappes, quatorze aubes, quarante quatre surplis, etc”...

En 15 jours on classe et on étiquette le tout.

Vente les 8 et 9 décembre 1793. Jean-Baptiste Bruneau étant chargé la vente.
Il soustrait à la vente quatre surplis et une aube qu’il livre à la femme Massé, née Marie Aussant, 23 ans et aux filles Moquay (Jeannne 25 ans et Marie, 23 ans).

Jean Vigé s’en aperçoit. Les femmes rendent le linge. Il est vendu le 10 décembre 1793.
*
Jean Vigé, le dénonciateur, était le débiteur des Moquay pour des sommes considérables, Ce qui explique bien des choses ...

- L’une des filles Moquay : “ Les surplis avaient été payés la veille du jour où je les emportais.”

-La femme Massé aurait conseillé : “ Tu devrais bien garder quelques surplis pour en faire des cravates... Ces hommes ne pensent à rien !”

Dans le groupe dit des “Patriotes”: Joseph Moquay est l’oncle des deux jeunes prévenues. La femme du Maire est compromise.

J. B. Bruneau cherche à se “justifier”.

-”On nous qualifie d’aristocrates alors que nous avons été les premiers dans le département à faire tomber les têtes des chefs brigands de la Vendée.”

-”Dans les moments difficiles nous avons unanimement été maintenus dans nos fonctions.”

Incarcération le 26 Novembre 1793 à la prison de Marennes.

Jugement Le 6 février 1794
Bruneau Jean-Baptiste, 12 ans de fers.
Femme Massé, et filles Moquay, 4 ans de réclusion.

Les Sociétés Populaires de Marennes et de Rochefort adressent une supplique au Comité de gestion de la Convention Nationale le 23 avril 1794.
“ Tous les Patriotes, tous les Républicains ont vu avec sensibilité le sort de ces infortunés, tous ont murmuré d’un jugement dont la sévérité leur paraît extrême, tous reconnaissent dans les Citoyens et Citoyennes Bruneau, Massé et Moquay le patriotisme le plus pur. Tous ont vu dans
leurs dénonciateurs des fanatiques,des aristocrates que
la haine envers les patriotes a seule dirigés.”

Société de Rochefort : “ nous espérons que vous casserez ce jugement atroce et que vous rendrez à la liberté, à leurs familles, à leurs concitoyens des Patriotes dont l’une disait à ses amis éplorés, après avoir été exposée au public “L’échafaud ne fait pas le crime.”

11 Messidore an II : Annulation du jugement du tribunal de Marennes. Déferrement devant le Tribunal Correctionnel.
26 Messidore an II : Condamnation des prévenus à la peine qu’ils ont déjà subie.

Lettre de Bruneau, le 14 Messidore ( 3 juillet 1794) adressée aux Citoyens composant le Comité de Législation.

“ CITOYENS,
“Plongé dans le gouffre du crime et de l’ignominie par l’aristocratie et l’imbecillité, le Patriotisme se souleva et le cri de son indignation parvenu jusqu’à vous, vous voulûtes bien, malgré vos nombreux travaux, vous occuper de ma monstrueuse affaire. Un de vos honorables membres, après s’être fatigué dans le dégoûtant travail, a représenté à la Convention, à l’Europe tout entière, qu’il y avait un innocent d’opprimé. La Convention a frémi et secondé vos voeux sages et Patriotiques. Elle a ordonné ma liberté.
“ Ce serait vous manquer, Citoyens, que de vous en témoigner ma reconnaissance. Le seul témoignage non équivoque, le seul digne de vous que je puisse vous présenter, c’est mon désir ardent de servir la République, ma haine pour les Tyrans, mon zèle infatigable à surveiller les malveillants et la plus scrupuleuse exactitude à remplir tous mes devoirs de Citoyen.
“ Certes, si, un moment, la République compta en moi un malheureux de plus, elle comptera toute ma vie son plus sincère ami et son plus zélé défenseur.”